21 août 1828 – 9 avril 1906.
Son père Bernard, était faïencier à la manufacture Virebent.
Elève de l’école Salibas.
En 1837, il entre en 1843 à l’Ecole des Beaux-arts et de l’industrie de Toulouse et simultanément à l’atelier du sculpteur Salamon. Trois ans plus tard il suit les cours de sculpture de Mathieu et Delaistan. En 1850 lauréat du grand prix municipal avec Achille blessé au talon par une flèche veut l’arracher de sa plaie, il peut partir à Paris poursuivre ses études à l’Ecole des beaux-arts, muni du viatique municipal.
Sitôt arrivé Clerc visite l’atelier de Pommateau. On peut supposer que Salamon ou Auguste Virebent lui recommandèrent cette visite. Deux ans plus tard, Clerc participait au concours d’esquisse pour le prix de Rome. Cette année 1852, le sculpteur modela sa première commande pour Auguste Virebent : le buste de Dufaur, un ami de ce dernier. En même temps la manufacture lui commandait deux statues pour le théâtre d’Alger. Elles furent mise en place dès l’année suivante (inauguration du bâtiment). 1853 est aussi l’année où Clerc quitta Paris, il rencontra à nouveau les Virebent.
Rappelons qu’Auguste Virebent s’intéressa très tôt au fils de son faïencier, dans l’esprit de promotion des talents de ses employés et de leur famille, et en temps que membre du jury des élèves de l’école des beaux-arts de Toulouse. Auguste était aussi du fait du décès récent de ses deux sculpteurs, à la recherche d’un remplaçant rapidement disponible pour ces deux derniers. La solution familiale de Martial Clerc, élève de Salamon, s’imposa donc naturellement.
Pour l’exposition des beaux-arts et de l’industrie de Toulouse de 1858, Martial Clerc réalisa un bas relief qui synthétisait l’essence de sa collaboration avec la manufacture.
Le sujet représente les allégories de la Peinture, la Sculpture, et l’Architecture sous la forme de trois femmes classiques. Comment ne pas y voir l’alliance d’Auguste, récemment décédé, de Clerc et de Gaston qui vient d’étudier la couleur et n’est pas encore revenu à la manufacture ! Ce relief qui fut exposé dans le cloitre des Jacobins faisait partie d’une fontaine. Très important (plus de deux mètres de haut, 800 kg), il affichait le savoir faire des Virebent : maitrise technique, cuisson parfaite d’une grande pièce et les capacités artistiques du nouveau sculpteur de la manufacture.
A partir de 1863 son grand œuvre fut le Calvaire de Verdelais. Les 14 stations du chemin de croix donnèrent lieu à de grandes compositions abritées sous des édicules.
On note le classicisme des compositions harmonieuses, équilibrées. Les visages sont ovales, les yeux généralement en amande, peu marqués.
Toutefois c’est pour la ronde bosse que Martial Clerc se montre le plus doué. Pour la manufacture il réalisa probablement environ deux cent statues différentes. La majorité d’entre elles concernent la statuaire religieuse. Les personnages se caractérisent par une attitude pleine de noblesse, une grande sérénité transcendant toute douleur. Nous sommes devant des figures de l’intercession, des aides à la prière. Tout pittoresque ou détail en est exclu. Seuls les attributs nécessaires à l’identification du saint complètent le personnage. En 1865 pour la manufacture, Clerc exposa un autel en grès agrémenté d’anges adorateurs sculptés : le jury le récompensa d’une médaille d’argent pour ce travail.
A la mort de sa mère Jacquette (1872) il sculpta un Saint-Jacques agenouillé qui pria longtemps sur le tombeau familial de Terre Cabade.
Contrairement à Salamon, son activité personnelle de sculpteur, en dehors de la manufacture Virebent semble avoir été assez réduite.
Références Bibliographiques :
Peggy Ménoire, Martial Clerc et son temps (1828-1906), mémoire de DEA Histoire de l’art sous la direction de Luce Barlangue et Jean Nayrolles , UTM, 2005